mardi 14 décembre 2010

Dangers du son vis à vis de l'Homme

Tout d'abord, il est évident que tous les sons n'endommagent pas l'oreille.
Cependant, le bruit peut altérer l'acuité auditive de diverses façons…

On distingue 4 types de dommages différents :

  • Le traumatisme auditif : dommage soudain de l'ouïe après un choc sonore intense. Il peut y avoir rétablissement partiel si la personne évite toute nouvelle exposition au bruit.
  • L'acouphène : tintement ou bourdonnement dans l'oreille. Il peut durer pendant des années même lorsque la personne n'est plus exposée au bruit.
  • La perte auditive temporaire : ceci peut se produire après une exposition à un bruit intense pendant plusieurs heures. La personne peut se rétablir après avoir passé plusieurs heures dans un lieu sans bruit.
  • La perte auditive permanente : le résultat d'une exposition au bruit durant plusieurs mois et plusieurs années.

De plus, le son est d’autant plus dangereux s’il est :
  • intense
  • prolongé
  • que sa fréquence est élevée (un son aigu)
Le niveau sonore se mesure en dB comme vu précédemment, il correspond au volume du son qui lui-même représente une mesure du déplacement des molécules d'air.
Ainsi, plus les molécules d'air frappent avec force la membrane de l'oreille, plus le tympan oscillera de manière importante, et transmettra à chaîne des osselets cette vibration conséquente. Celle-ci sera communiquée à son tour au liquide se trouvant à l'intérieur de la cochlée par le biais de la membrane de la fenêtre ovale. Les cellules de Corti capteront alors les mouvements de l'endolymphe, mais ces mouvements dans le cas d'un bruit trop intense auront pour conséquence de froisser ou de casser les cellules cillées.
Ces récepteurs indispensables à la perception des sons, une fois endommagés ne fonctionneraient alors plus et entraîneraient une baisse de l'audition néanmoins temporaire. Ces cellules peuvent tenter de se remettre en place ou de se réparer et si c'est une réussite, dans ce cas, le patient retrouvera son audition maximale au bout d'un certain temps (le plus souvent en quelques heures, 2 jours au maximum).
En revanche, si elles sont à nouveau soumises à des sons, qui peuvent même être moins intenses, ces cellules risquent alors d'être définitivement détruites, et entraîneront une perte de l'acuité auditive permanente, tout en sachant que ces cellules nerveuses tout comme les neurones ne se régénèrent pas.



En outre, le temps d'exposition est évidemment impliqué et il est certain que plus l'on s'expose longtemps au bruit, plus l'on risque d'endommager gravement les cellules de Corti, tout d'abord à cause d'un son qui peut être élevé, mais surtout en ne laissant pas de temps aux cellules de Corti pour se réparer.

Effectivement si elles sont soumises trop longtemps à des bruits, même de niveau sonore inférieurs, elles risquent d'être endommagées, puis définitivement détruites. Enfin, les sons d'intensité extrême, au delà de 160 dB, (telle une explosion) peuvent littéralement percer la membrane du tympan, ou luxer un des os de la chaîne des osselets, ce qui provoque la surdité totale, immédiate et irréversible.

Schéma présentant l'intensité du son en fontcion des différentes situations quotidiennes :


Aux alentours de 160 dB les tympans éclatent.


En fonction de la fréquence des sons en hertz, il existe différentes hauteurs de son, allant des graves (100Hz) aux aigus (4000 à 8000Hz).
Plus un son est aigu plus, il susceptible d'être nocif pour l'individu ; Et ceci s’explique grâce au phénomène physique de la résonance. En effet, un système vibratoire possède généralement une fréquence de vibration dite propre, correspondant à son mode d'oscillation libre. En présence d'une excitation extérieure, ce système entre en vibration à la fréquence imposée par l'extérieur. Mais l'amplitude dépend fortement de la fréquence ; elle est maximale lorsque la fréquence imposée est égale à la fréquence propre du système : on dit alors qu'il y a résonance. Ce phénomène est essentiel puisqu'il permet l'amplification de certaines vibrations, il est important puisqu'il peut également entraîner, lorsqu'il n'est pas contrôlé, la détérioration du système. Nous avons tous vu l'exemple du pont de béton qui se met a osciller de plus en plus puis qui s'effondre, sous l'effet vibratoire périodique du vent ou bien alors qui se met à onduler sous les pas d'un défilé militaire. Nous connaissons aussi l'exemple du verre de cristal qui se brise sous l'effet d'un son aigu.
On a également constaté qu'un son dit impulsionnel est plus dangereux qu'un bruit continu. En effet, ceci s'explique de part la constitution de l'appareil auditif. Le tympan, semblable à la peau d'un tambour, vibre sous l'influence des ondes sonores. Cependant, celui-ci est retenu par des muscles capables de réagir pour protéger le tympan. Lorsqu'un son est produit en continu, ces muscles peuvent adapter leur tension pour que le tympan subisse moins d'efforts, tels des amortisseurs. Par contre, lorsque le son est produit par à coups, ces muscles ne sont plus capables d'adapter leur tension, a cause du temps de réaction et du fait qu'un son produit par à coups est trop bref pour être analysés par ces muscles. Le tympan régi donc sans amortissement au son et transmet une énergie plus importante au reste de l'oreille que s'il avait été amorti. Ceci revient encore aux cellules cillées, qui seront plus vulnérables.
L'oreille est donc un organe très sensible, en particulier pour les cellules de Corti, mais très important qu'il faut préserver à tout prix.
Nous allons donc finir en généralisant sur les conséquences diverses de la baisse d'audition causée par les bruits.
Depuis une trentaine d’années, les chercheurs constatent un vieillissement prématuré de l'audition des populations des pays développés.
Ceci s’explique principalement par le bruit, qui est devenu au cours du temps un véritable danger. L'industrialisation, le développement des moyens de transport, l'exode urbain, et l'apparition des musiques électroniquement amplifiées, semblent être les causes premières du phénomène qui touche surtout la jeunesse. En effet, selon une observation, le nombre d'élèves de terminale qui ont atteint la lésion auditive plus ou moins grave est passé de 10 à 22 %, entre 1982 et 1992, ce qui est relativement conséquent et inquiétant par la même occasion si cela continue ainsi !
Le développement des nuisances sonores est un phénomène d'autant plus préoccupant puisque ses effets sur la santé sont discrets. Lorsque les personnes ressentent une surdité manifeste, il est souvent trop tard et les conséquences sont irréversibles.
Cependant, depuis une dizaine d'années, les autorités sanitaires et les pouvoirs publics ont pris conscience du grave problème de santé publique posé par les nuisances sonores et se sont engagés dans une lutte qui passe avant tout par la prévention et l'éducation des populations.

Dans le secteur du travail :

Les bruits du travail ont été les premiers à faire l'objet de mesures de prévention et la surdité professionnelle est reconnue comme telle depuis 1968. Assurément,un salarié sur quatre est exposé à des nuisances sonores pendant son travail, et 13 % subissent un bruit supérieur à 85 décibels.
De plus,59 % d'entre eux disposent de moyens de protections auditives mais selon les médecins du travail, les trois quart risquent de développer une pathologie.

Les moyens de transport :

Il est évident que l’homme est confronté dans son quotidien à de nombreuses sources de nuisance sonores telles que le rail, la route, et plus encore les aéroports, les moyens et les voies de communication moderne.
Peu de personnes ne sont pas exposées aux bruits puisque près de 80 % de la population française réside en milieu urbain.

Ensuite, il a été observé que le bruit modifie d’autres fonctions que l’audition dans l’organisme.

Premièrement, il peut toucher les fonctions neurophysiologies de l'organisme par un effet de stress. Les systèmes cardiovasculaire, respiratoire, digestif, oculaire, et surtout le sommeil et l'humeur, sont également affectés par les nuisances sonores. (Cependant, les expériences sur ces effets ont eu lieu sur des durées trop courtes pour démontrer leur gravité et leur impact pathologique à long terme.)

Remarque :


Bien évidemment, le sommeil est l'une des activités les plus perturbées par le bruit. Comme les troubles du sommeil sont répandus et existent indépendamment du bruit, il est parfois difficile de savoir si la nuisance sonore est un bouc émissaire ou la cause de l'insomnie. Des chercheurs ont pu montrer que le son émis trop fort modifie la structure du sommeil et allonge l'endormissement. Si certains dormeurs s'habituent aux bruits nocturnes, les études tendent à prouver que cette adaptation ne diminue en rien les effets négatifs du bruit. On peut souffrir du bruit sans le savoir.

Enfin la jeunesse est la première victime des effets nocifs du son :

Comme l’énonce le conseil national du bruit qui se préoccupe de cette situation : « Un jeune sur cinq est atteint d'une déficience auditive dont l'excès de musique en est probablement à l'origine » Non seulement les jeunes sont exposés aux même nuisances que la population, mais de surcroît leurs loisirs sont plus bruyants. En ces occasions les doses de bruit reçues dépassent souvent les normes fixées pour le travail. Une étude de 1991 sur un régiment d'appelés constatait que seuls 56 % d'entre eux avait une audition normale. La diminution constatée correspond à celle d'une population âgée de 25 ans exposée durant 5 ans à un bruit quotidien de 90 dB, 8 heures durant